Et si on revisitait un peu nos classiques ? Dans ce contexte particulier où l’on parle beaucoup des femmes, de leurs droits et de leurs revendications en désaccord avec les fondements de la société, relire Madame Bovary changerait notre regard sur le livre.

Publiée en 1856, la Bovary de Flaubert a été adaptée plusieurs fois au cinéma. La dernière adaptation date de 2015.

À sa parution, certaines critiques soulignèrent le talent de l’auteur. « Le talent de M. Flaubert n’est pas contestable, il crève les yeux. II n’est pas parfait. Eh ! mon Dieu ! les montagnes les plus hautes ont aussi les précipices les plus profonds. » Le Figaro 28 juin 1857.

Néanmoins, Flaubert, son imprimeur et Laurent-Pichat (impliqué dans la publication) firent face à un procès suite à la parution du roman pour outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs.

Trop de détails qui gênent ? Une femme révoltée contre sa condition, qui n’assume pas sa maternité et collectionne les amants ? Le roman dérange la société bien-pensante du 19e siècle.

Quand l’institution même du mariage est remise en question, quand une femme n’a pas que des devoirs d’épouse et de mère, mais des rêves et des aspirations de femmes, cela ne peut que susciter la polémique.

— Toujours les devoirs, je suis assommé de ces mots-là. Ils sont un tas de vieilles ganaches en gilet de flanelle, et de bigotes à chaufferette et à chapelet, qui continuellement nous chantent aux oreilles : « Le devoir ! le devoir ! » Eh ! parbleu ! le devoir, c’est de sentir ce qui est grand, de chérir ce qui est beau, et non pas d’accepter toutes les conventions de la société, avec les ignominies qu’elle nous impose. Dixit Rodolphe Boulanger de la Huchette, le premier amant de Madame Bovary.

Le livre, rappelons-le, raconte l’histoire d’Emma Rouault, devenue Emma Bovary en épousant Charles Bovary, un médecin de province installé en Normandie. Emma est vite déçue par sa nouvelle existence qu’elle trouve ennuyeuse. Elle rêve d’une vie plus mondaine, d’amour et collectionne aussi bien les dettes que les amants et les déceptions. À la fin, elle se suicide…

Il est peut-être temps de sortir les vieux livres qui dorment dans nos bibliothèques et d’en profiter durant ces vacances d’été, qu’en pensez-vous ? 

Photo de couverture : capture du film Madame Bovary de Sophie Barthes